Chaque année en France, des millions d’automobilistes sont convaincus d’avoir été flashés pour excès de vitesse sans jamais recevoir de procès-verbal. Ce phénomène, loin d’être anecdotique, révèle les failles et limites du système de contrôle automatisé. Explications.
Selon le site spécialisé radars-auto.com, près d’un tiers des véhicules flashés ne reçoivent jamais de procès-verbal, soit environ 5,5 millions de contraventions non envoyées chaque année. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs techniques et administratifs qui empêchent la sanction d’aboutir.
La principale raison évoquée est l’impossibilité d’identifier clairement le véhicule flashé. Une plaque d’immatriculation sale, partiellement effacée, masquée ou mal positionnée empêche la lecture automatique. De même, lorsque plusieurs véhicules figurent sur la même photo, le système ne peut déterminer le contrevenant précis, ce qui entraîne un classement sans suite.
Les radars eux-mêmes peuvent souffrir de défaillances : photo floue, mal cadrée, surexposition, ou même dégradation volontaire affectent la qualité des clichés. Sans preuve visuelle fiable, l’administration ne peut pas légalement envoyer de PV.
Les conditions météorologiques jouent un rôle non négligeable. Brouillard, pluie, neige ou obstacles naturels (branches, poussière) peuvent altérer la netteté des images. En outre, les motos, dépourvues de plaque à l’avant, échappent souvent aux radars classiques, sauf ceux équipés pour flasher à l’arrière. Les conducteurs de véhicules immatriculés hors de France, notamment au Royaume-Uni, bénéficient encore d’un vide juridique lié à l’absence d’accord de coopération. Leurs infractions ne sont pas toujours transmises, empêchant l’émission d’une contravention.
Par ailleurs, une erreur fréquente concerne l’adresse sur la carte grise : un déménagement non déclaré peut empêcher la réception du PV. Dans ce cas, la contravention peut survenir tardivement, souvent majorée, au risque de surprendre le contrevenant.
Il faut garder à l’esprit que l’avis de contravention peut mettre du temps à arriver. Au-delà d’un an, l’infraction est prescrite. En cas de contestation (vente du véhicule, prêt ou vol), le délai légal est de 45 jours après réception du PV, et la démarche peut être effectuée en ligne ou par courrier.
En France, 5,5 millions de PV pour excès de vitesse ne parviennent jamais à leurs destinataires chaque année. Plaques illisibles, photos floues, météo défavorable ou erreurs administratives expliquent ces « PV fantômes ». La vigilance reste de mise malgré tout.
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