« Si c’était Anne Hidalgo... qu’ils passent ailleurs maintenant ! » : le maire de cette commune déclare la guerre au trafic
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par Jéthro Tissot

« Si c’était Anne Hidalgo... qu’ils passent ailleurs maintenant ! » : le maire de cette commune déclare la guerre au trafic

Il instaure un sens un interdit afin de détourner le flot incessant de voitures venues d'une commune limitrophe. Mais sa décision fait débat.

À Lartigue, petit village niché aux portes de la forêt des Landes de Gascogne, la tranquillité a un prix : celui d’une discorde qui secoue tout un coin de Gironde. Le maire, Philippe Lamotte, a pris une décision aussi simple que fracassante : installer un panneau de sens interdit sur une voie communale. Résultat : les élus voisins sont furieux, les GPS désorientés, et la circulation locale en pleine tempête.

Le maire installe un panneau de sens interdit, et sème la discorde

Le panneau rouge semble anodin. Un rectangle blanc sur fond rouge, au bord d’une voie communale bordée de pins. Mais à Lartigue, paisible hameau de 41 âmes, il fait l’effet d’un barrage. Le 5 décembre 2024, le maire Philippe Lamotte a signé un arrêté municipal instaurant un sens interdit à l’intersection de la D10, à la sortie du village. L’objectif est de détourner le flot incessant de voitures venues du Lot-et-Garonne.

« Je ne vois pas pourquoi on recevrait tous les gens du Lot-et-Garonne », lance le maire, sans détours. Lassé de voir défiler les véhicules pressés, parfois à 80 km/h sur une route limitée à 30, il a voulu rendre au village sa quiétude. « Nous avons créé un lieu de tranquillité, comme c’était autrefois », explique-t-il au Figaro, évoquant même deux habitants qui ne dorment plus la nuit à cause du bruit incessant des camions sous leurs fenêtres.

Depuis plusieurs années, la circulation s’est intensifiée, décuplée selon lui en 15 ans, encouragée par les applications GPS qui identifient cette voie comme un raccourci stratégique vers Captieux, voire les plages de Mimizan ou Biscarrosse. « Ceux qui passent là pour raccourcir, je dis non ! ».

Colère en chaîne chez les maires voisins

Mais cette décision unilatérale, prise sans consulter les villages environnants, a provoqué une onde de choc. À Giscos, commune limitrophe, la maire Fabienne Barbot est furieuse : « La manière dont il l’a fait, c’est insupportable », déclare-t-elle. En guise de représailles, elle menace même de poser un panneau en sens interdit de son côté : « Je suis à deux doigts de mettre un panneau dans l’autre sens, comme ça, plus personne ne pourra y aller ! », a-t-elle ajouté au micro de Sud-Ouest.

Entre maires ruraux, habitués à coopérer dans des territoires peu denses, le choc est rude. D’autant que cette route n’est pas seulement une desserte locale, mais un axe discret mais vital pour les habitants de la région.

Un geste assumé, mais qui divise

Philippe Lamotte, droit dans ses bottes, affirme être pleinement dans son rôle. En tant qu’autorité de police municipale, comme l'a affirmé le sous-préfet de Langon, Vincent Ferrier, « le maire de Lartigue était dans son droit puisqu’il agit dans le cadre de ses pouvoirs de police », il estime avoir agi pour la sécurité et le bien-être de ses administrés. Mais certains élus du Lot-et-Garonne ont saisi les services de l’État pour demander des clarifications sur la légalité et les conséquences de cette initiative. Une initiative qui ne peut

« Quand Anne Hidalgo a interdit les voitures sur la rue de Rivoli, ça a fait moins de bruit que le sens interdit de Lartigue ! », glisse-t-il, avec un brin de provocation. Il semble assumer à la fois la mesure et la polémique, quitte à faire grincer des dents.

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Pour résumer

À Lartigue, petit village de Gironde, le maire Philippe Lamotte a créé la polémique en instaurant un sens interdit sur une voie communale très empruntée, notamment à cause des GPS. Objectif : retrouver la tranquillité face à un trafic devenu insupportable. Mais cette décision, prise sans concertation, a suscité la colère des maires voisins, comme à Giscos, qui menace de répliquer. Ce panneau, en apparence anodin, a déclenché une véritable crise entre communes rurales, partagées entre besoin de calme et nécessité de circulation.

Jéthro Tissot
Rédacteur
Jéthro Tissot

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