Stellantis a un nouveau PDG, il est Italien, ne privilégie pas l'électrique et compte effacer le malheureux souvenir de Carlos Tavares
Credit Photo - Twitter (X) King Of Mopar
par Jéthro Tissot

Stellantis a un nouveau PDG, il est Italien, ne privilégie pas l'électrique et compte effacer le malheureux souvenir de Carlos Tavares

Alors que Stellantis a profité des 6 mois du lendemain de Carlos Tavares pour tenter d'effacer son souvenir et ses décisions contestées, elle marque la rupture avec son ancien patron en nominant un personnage aux antipodes du Portugais à ses commandes.

Le 23 juin prochain, une nouvelle ère s’ouvrira pour Stellantis avec l’arrivée d’Antonio Filosa à la tête du groupe. Ce Napolitain de 51 ans, ingénieur de formation, succède à Carlos Tavares, au poste de PDG de la marque. Tavares, dont la stratégie axée sur l’électrification à marche forcée et la compression des coûts a fini par s’enliser dans un marché en pleine mutation, n'est plus qu'un lointain souvenir, même si le nouveau PDG aura du pain sur la planche pour effacer complètement sa copie.

Un parcours forgé entre Fiat et Jeep

En effet, le conseil d'administration du groupe automobile franco-italo-américain a dévoilé l'identité du nouveau PDG, successeur de son ancien patron Carlos Tavares. Il s'agit d'Antonio Filosa, qui n’est pas un inconnu dans la galaxie Stellantis. Entré chez Fiat en 1999, il a gravi les échelons en Europe et en Amérique du Sud, jusqu’à diriger les opérations sud-américaines de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) en 2018. Après la fusion avec PSA, il a pris les rênes de la marque Jeep en 2023, avant de devenir directeur des opérations pour les Amériques.

Un personnage aux antipodes de Tavares puisque Son style de management est axé sur l’écoute et la proximité, tranchant avec la rigueur technocratique morne de son prédécesseur.

Des défis à la pelle

La mission de Filosa à la tête de Stellantis est claire : redresser un groupe en perte de vitesse. Les ventes de Stellantis ont chuté de 14 % au premier trimestre 2025, et le bénéfice net a plongé de 70 % en 2024. Aux États-Unis, la part de marché est passée de 12,5 % à 8 %, et les relations avec les concessionnaires se sont tendues. En Europe, les objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO₂ ont suscité des frictions avec les distributeurs.

L’électrique en question

Sous l’ère Tavares, Stellantis avait misé sur une électrification rapide, avec l’objectif de 100 % de ventes de véhicules électriques en Europe d’ici 2030. Mais la réalité du marché a rattrapé le groupe : les ventes de la Fiat 500e ont été décevantes, aux États-Unis, l'électrification des Dodge ne passe pas, et la confiance est de moins en moins le mot qui prime entre les marques de la galaxie et les clients. Face à ces revers, Stellantis a suspendu certaines productions et revu ses ambitions à la baisse.

Même s'il est l'un des principaux artisans de la Fiat 500e, le communiqué annonçant la nomination de Filosa ne mentionne d’ailleurs pas une seule fois le mot « électrique », un silence qui pourrait en dire long sur la nouvelle orientation stratégique.

Bientôt un retour au thermique chez Stellantis ?

Outre l'approche humaine, Filosa semble privilégier une approche plus pragmatique coté motorisation. Plutôt que de tout miser sur l’électrique, il envisage un mix énergétique incluant des hybrides et même un retour du diesel pour certains marchés. En Amérique du Sud, Stellantis développe des moteurs hybrides fonctionnant à l’éthanol, adaptés aux spécificités locales.

Des chantiers techniques

En Europe, parmi les priorités techniques, Filosa devra résoudre les problèmes liés aux moteurs PureTech, dont certains modèles ont connu des défaillances. Le scandale des airbags Takata, qui a touché plusieurs marques du groupe, reste également un dossier sensible. Enfin, la gestion des stocks et la relation avec les concessionnaires nécessitent une attention particulière.

Stellantis a un nouveau PDG : une nouvelle page à écrire

L’arrivée d’Antonio Filosa marque un tournant pour Stellantis. Avec son expérience internationale, lui qui a travaillé dans plusieurs coins du globe, et son approche centrée sur l’humain, contrastant avec celle de son prédécesseur, il incarne une volonté de renouer avec les réalités du marché et les attentes des clients. Reste à savoir si cette stratégie plus équilibrée permettra au groupe de retrouver le chemin de la croissance.

Le 23 juin, Filosa prendra officiellement ses fonctions. Les projecteurs seront braqués sur lui, et les défis ne manqueront pas. Mais avec une vision claire et une écoute attentive, il pourrait bien redonner un nouveau souffle à l’un des géants de l’automobile mondiale.

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Pour résumer

L’arrivée d’Antonio Filosa marque un tournant pour Stellantis. Avec son expérience internationale, lui qui a travaillé dans plusieurs coins du globe, et son approche centrée sur l’humain, contrastant avec celle de son prédécesseur, il incarne une volonté de renouer avec les réalités du marché et les attentes des clients. Reste à savoir si cette stratégie plus équilibrée permettra au groupe de retrouver le chemin de la croissance.

Jéthro Tissot
Rédacteur
Jéthro Tissot

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